chemins et chansons de gégé

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Accident du randonneur


Accident du randonneur

Avis au lecteur:

Toutes ressemblances avec des personnes ou des lieux existants sont fortuites.

 

"L'arrivée à l'hopital:

 

Toutes sirènes hurlantes, le véhicule sanitaire des pompiers de l'agglomération chartraine s'engouffre dans le sas des urgences de l'hôpital Louis Pasteur. Les secouristes s'affairent autour du véhicule, ouvrent les portes arrières, ils en sortent un brancard. Sur cette civière roulante, on aperçoit un être humain dont on ne distingue pas le sexe car recouvert d'une couverture de survie dorée. Dans le brouhara du hall d'entrée, on entend l'ambulancier lancer à l'infirmière: " Homme de 60 ans environ, malaise sur la voie publique, rue des Citernes à Chartres", puis il continue par l'énoncé des constantes: "tension: 20/12, pouls: 130, oxymétrie: 75%". On comprend aisément la présence sur la civière d'une perfusion et d'une bouteille d'oxygène. Le patient est transféré dans un box d'examen. Les pompiers désinfectent le véhicule, ferment les portes. Puis ils repartent sirènes hurlantes: la radio de bord leur annonçant un nouvel accident.

 

L'examen clinique:

 

Dans son box, le patient paraît dormir; seul le bruit des monotorings trouble le silence. Apparemment, cet homme souffre, il gémit de temps en temps. L'interne de garde entre dans la pièce, regarde le dossier du patient, bien vide au demeurant. Alors, selon les procédures, le docteur refait un bilan des constantes affichées sur les appareils. Visiblement, elles ne se sont guère améliorées depuis l'admission du malade. Le médecin procède ensuite à un interrogatoire du sujet:

"Monsieur X, m'entendez vous ?"

Aucune réponse !

"Monsieur X, vous êtes à l'hôpital, je suis le médecin, si vous m'entendez, ouvrez les yeux ou répondez moi !"

A ce moment précis, les chiffres sur les écrans s'affolent, l'interne ressort du box et ordonne à une infirmière de procéder au plus vite à une injection d'adrénaline afin que cet homme ne fasse pas de détresse respiratoire. L'infirmière s'exécute, et, miracle, les chiffres et les voyants se calment, l'homme est devenu plus serein.

L'interne repart à son poste car il doit surveiller d'autres malades; il dit au personnel soignant:

"Cet homme semble remonter la pente, vous le surveillez et si un nouveau problème se pose, rappelez moi"

 

L'arrivée d'une jeune femme:

 

A l'accueil de ce service d'urgence, une jeune femme aux cheveux châtains semble affolée et est toute tremblante; elle s'approche du comptoir. Elle s'adresse à la secrétaire:

"Pardon madame, je voudrais un renseignement"

La secrétaire lève la tête et répond:

"Bonjour madame, que puis-je faire pour vous aider ?"

La jeune femme balbutie:

"Voilà, je voudrais avoir des nouvelles d'un homme âgé, qui a fait une chute ce matin, je pense qu'il est dans votre service aux dires des pompiers qui lui ont porté secours, comment va t'il ?"

La secrétaire, en consultant son registre, confirme qu'il y a bien un patient correspondant à cette demande, mais elle ajoute:

"Vous êtes de sa famille ?, car nous ne connaissons pas son nom !"

La jeune femme fait un signe négatif de sa tête, puis elle dit:

"Je suis témoin de son accident, ce n'est peut être pas trop grave, je vais attendre un peu, cela vous dérange t'il ?"

"Absolument pas, vous pouvez vous installer dans la salle d'attente; si le médecin passe, je lui indiquerai que vous attendez là"

La jeune femme se dirige vers la salle d'attente, cherche un siège libre et s'assoit. Elle ouvre son sac à main, en sort un livre, et commence sa lecture. Elle s'agite un peu, car des jeunes enfants turbulents jouent et gênent sa concentration; mais elle affiche aussi des signes d'inquiétude en croisant et décroisant sans cesse ses jambes, ou en serrant fort son mouchoir dans ses mains.

 

La police municipale:

 

Quelques instants plus tards, des éclairs bleutés inondent le hall d'accueil. Deux policiers se dirigent vers le comptoir. Ils saluent la secrétaire et lui communiquent le but de leur visite. En fait, dès qu'il y a un accident sur la voie publique, même bénin, ils se doivent d'établir un rapport circonstancié. La secrétaire est habituée à leurs venues, elle leur demande:

"Bonjour messieurs, quelle affaire vous fait venir ?"

Les hommes en uniforme répondent:

"Les pompiers nous ont signalé le transport d'un individu ayant fait une chute rue des Citernes, pouvez nous communiquer son identité et voir si nous pouvons l'interroger ?"

La secrétaire fouille dans ses dossiers et répond:

"Désolée, nous n'avons aucun élément sur l'identité de ce blessé !"

L'étonnement se lit sur le visage des deux hommes:

"Comment pourrons nous faire notre rapport sans identité ?"

La secrétaire réplique que ce patient n'avait aucun document sur lui à son arrivée; puis elle se souvient de ce que lui avait dit la jeune femme.

"Nous avons dans la salle d'attente une jeune femme qui a été témoin de l'accident, voulez vous que je lui demande de venir vous rencontrer ?"

"Volontiers, cela sera certainement très intéressant et cela nous permettra de commencer notre rapport"

L'employée appelle la jeune femme en question, qui, dans un premier temps ne répond pas, plongée qu'elle est dans sa lecture. La secrétaire insistant, elle se lève et rejoint le comptoir retrouvant les deux policiers.

 

L'interrogatoire:

 

Les policiers demandent à la jeune femme si elle avait été bel et bien témoin de l'accident de la rue des Citernes; celle ci confirme.

Un dialogue va débuter.

Les policiers:

"Pouvez vous nous donner votre identité, s'il vous plait ?"

La jeune femme:

"Je suis madame LEDUC Simone, j'habite au 92 de la rue des Citernes"

"Connaissez vous cet homme qui a été accidenté devant chez vous ?"

"Absolument pas !"

"Pouvez-nous nous détailler, en qualité de témoin, les circonstances de cet accident ?"

"Je m'appêtais à rentrer mon véhicule dans la copropriété, j'ai vu cet homme s'écrouler devant le portail automatique.

Ayant peur qu'il soit blessé par cet équipement, j'ai garé ma voiture dans la rue, puis je suis allée à son secours. Il commençait à se relever, mais il avait l'air, excusez moi, mais "sonné". C'est alors que je lui ai proposé de venir se reposer quelques minutes chez moi avant de reprendre son périple. Il accepta non sans quelques hésitations.

Je l'ai accompagné dans mon appartement, il avait l'air fatigué et marchait difficilement. Je lui lui ai dit de rester là pour récupérer; et je lui ai apporté de l'eau et quelques petits fours pour qu'il se détende.

Après un temps de mutisme, il commença à me parler. Il me dit qu'il était passionné par la randonnée pédestre, qu'il faisait partie d'un club local. Sa parole devenait claire. J'ai compris qu'il occupait son temps à rechercher des nouveaux itinéraires. Vraiment, c'était sa passion.

Je vous avoue avoir été impressionnée par cet homme qui se dévouait pour son club; de même sa passion devenait si communicative que j'avais l'impression de marcher avec lui.

Puis, se sentant en capacité de continuer sa route, il se leva sans difficulté et me remercia gentillement. Je l'ai accompagné jusqu'à la rue car il me fallait rentrer ma voiture au garage.

Et c'est à ce moment, au niveau du portail, qu'il s'est écroulé à nouveau. J'ai pris la décision d'appeler les secours.

Je suis restée auprès de lui à surveiller son état, jusqu'à l'arrivée des pompiers. C'est pour cela que je suis venue içi pour prendre des nouvelles et lui restituer le sac à dos qui était resté au sol".

L'un des policiers dit:

"Vous avez très bien fait, madame; mais, avez vous ce sac à dos ?"

"Oui effectivement, il est dans ma voiture".

"Pouvez-vous aller le chercher, nous pourrons peut être connaître son identité ?".

"Bien sûr, je reviens de suite".

 

L'incident:

 

Simone revient rapidement avec le sac à dos, elle est essoufflée d'avoir couru, mais elle semble agacée. Elle s'approche du chef de la brigade, lui tend le sac; puis lui dit:

"C'est pas possible, on porte secours aux gens et on se prend une prune parce que la voiture est mal garée, c'est à vous décourager d'aider son prochain !".

Elle tend le PV au policier, stupéfait, qui lui prend et dit:

"Je téléphone à mon supérieur qui va classer l'affaire, je vous le garantis" puis il ajoute, croyant faire un mot d'esprit:

"J'espère que vous n'étiez pas garée sur l'héliport ?".

La jeune femme serre les dents, elle aurait tant aimé lui dire "je ne suis pas blonde !".

Le policier ouvrit le sac et en tira un portefeuille dans lequel se trouvaient des papiers d'identité au nom de M. BERTIN.

A cet instant, du coté des salles d'examen, un homme hurlait:

"Qu'est ce que je fais içi ? , Qui m'a placé ces perfusions ?".

Visiblement cet homme était énervé et les infirmiers l'ont vite entouré pour essayer de le calmer; en même temps ils appelèrent le médecin à l'aide.

L'un des policiers s'avança et dit:

"Vous êtes M. BERTIN Gaston ?";

L'homme répondit par l'affirmative. Le médecin lui expliqua qu'il était tombé sur la voie publique, sans connaissance, les pompiers l'avaient amené içi, à l'hôpital. Il continua en lui disant qu'il avait fait un malaise dû à la chaleur intense, mais que tous les examens avaient été faits. Maintenant, il était libre de partir, seulement après avoir rempli les formalités d'admission.

"Un petit coup de barre !" dit le patient en rigolant.

L'interne, visiblement agacé par cette boutade lui lança:

"Monsieur, des gens comme vous, on en reçoit tous les jours. Vous feriez mieux, en désignant la jeune femme, de remercier cette personne qui vous a porté secours. Sachez, monsieur, que si ce malaise s'était déroulé sans témoin, et loin de la ville, il aurait pu vous être fatal !, surtout avec vos pathologies! ".

Puis il ajouta:

"Vous êtes mariés ? Votre femme est-elle prévenue ? Je vous laisse le soin de le faire. Moi, monsieur, je randonne aussi, et je me fixe une règle: "ne jamais être seul !". Sachez qu'il existe des possibilités de géolocalisation avec les smartphones, pensez-y la prochaine fois ! ".

Le marcheur accusa le coup de cette leçon de morale.

Les policiers étaient déjà partis, le médecin salua poliment le patient et l'invita à se rendre au comptoir.

L'homme se trouva hébété; la jeune femme, toujours présente, lui proposa de l'attendre et ensuite de le ramener chez lui.

 

Sortie de l'hôpital:

 

Simone et son passager quittent le domaine de l'hôpital. Dans le véhicule, l'autoradio diffuse des extraits de "Carmen" de "Bizet".

La conductrice, connaissant visiblement bien cette partition, tape des mains sur son volant au rythme de la musique. Elle chantonne:

"Si tu ne m'aimes pas, je t'aime et si je t'aime, prends garde à toi.."

Elle continue de chanter sur d'autres morceaux de l'oeuvre, elle la connait très bien !

Son passager est plus amorphe, il récupère de son passage aux urgences; mais il reste muet.

La jeune femme, voulant détendre l'atmosphère, dit:

"Vous connaissez cette musique ?"

"Oui, répondit'il, c'est un classique de la musique française", il ajoute, croyant faire un mot d'esprit: "On l'entend beaucoup avec les pubs à la télé".

"Ah oui !" dit-elle d'un ton étonné; elle poursuit par:

"Moi, quand j'écoute cet opéra, je suis de bonne humeur; mais, vous n'aimez pas ?"

L'homme avoue:

"Bien sûr que j'aime cette oeuvre, j'ai vu trois versions à l'opéra; j'ai le disque à la maison, celui enregistré par l'orchestre de Strasbourg, sous la direction d'Alain Lombard; Régine Crespin était Carmen"

Puis il continue:

"Je connais les paroles par...Attention! un cycliste sur la droite qui a grillé son feu rouge; ils se permettent tout ces vélos, vous ne trouvez pas ?"

"Merci, répondit-elle, ils sont dangereux; mais j'avoue qu'il m'arrive parfois, quand j'utilise un vélo de la ville, de prendre quelques libertés aussi. Avant ce vélo, vous disiez ?"

"Oui je vous disais que je connaissais les paroles par coeur; d'ailleurs je fais partie d'une chorale..."

"Moi aussi répliqua la conductrice!".

Elle avait trouvé la clé lui permettant d'engager le dialogue, cet homme devait être un mélomane. Elle dit:

"Je vais mettre le CD, nous chanterons ensemble".

Et les voilà, hurlant ces airs célèbres à tue-tête, au grand étonnement des piétons croisés.

 

Le téléphone:

 

La conductrice, après ce moment de défoulement, s'adresse à son passager:

"Nous roulons, nous roulons, mais je ne connais pas votre prénom, et je ne sais même pas où je dois vous déposer"

"Je m'appelle Gaston, et..."

A cet instant précis, son téléphone portable sonne. La conductrice baisse le volume de l'autoradio. L'homme décroche et dit:

"Allo"

Une voix féminine répond:

"Gaston, que fais tu ?, Où es-tu ? Tu devrais déjà être rentré depuis une heure au moins, je m'inquiète !".

"Ecoute pu-puce, j'ai un peu de retard car j'ai eu un petit accident, sans gravité, rassure toi".

"Mais tu étais tout seul, tu te rends compte; moi et les enfants on a des raisons de s'inquiéter. Depuis le temps que je te dis de ne pas randonner seul !"

"Oui je sais pu-puce"

"Ecoute, tu rentre dès que possible, moi je pars à mon cours de Pilates pendant deux heures, Bisous";

"Bisous pu-puce".

La jeune femme qui avait entendu la conversation dit à son passager:

"Oh là là, c'est votre femme ?"

"Oui"

"Elle n'a pas l'air d'être contente ?".

"Elle a pourtant raiso, j'aurais dû la prévenir plus tôt".

"Ecoutez, si vous voulez, on pourrait prendre un verre chez moi ?".

" ce serait avec plaisir, vous êtes ravissante; mais j'ai passé deux fois le portail de votre copropriété et j'ai fait un malaise à chaque passage, vous conprendrez bien que je ne vais pas essayer un troisième fois"

"Je comprends, je comprends" dit-elle un peu dépitée "Vous m'arrêtez à l'endroit où je vous déposerais".

Quelques virages après, non loin de la rue des Citernes d'ailleurs, il lui fit signe. La conductrice se gara et arrêta son véhicule. Tous deux descendirent de l'auto; du coffre elle sortit, avec un geste discret, le sac et le tendit au larcheur.

L'homme la remercia chaleureusement et s'excusa de lui avoir fait perdre tu temps.

La jeune femme dit:

"Non, non, c'est normal de s'entaider. Bonne fin de journée Gaston, peut être se reverra t'on ?".

"Peut être !"

Il s'éloigne de la voiture, sans s'être aperçu que la jeune femme avait glissé un petit papier dans le sac à dos.

Elle remonte dans sa voiture, essuyant une larme au coin de l'oeil.

Quel étrange sentiment avait-elle ressenti ? Elle n'en dira rien car elle n'est pas du genre à dévoiler ses émotions; elle repart sans rien dire.

 

Chez Gaston:

 

Gaston arrive chez lui, il n'avait pas deux cent mètres à parcourir. Il ouvre la porte et il est surpris de voir son épouse:

"Tu es déjà revenue ?" demanda t'il.

"Bien oui, le moniteur de sport était absent".

"C'est pas grave, ce sera pour la semaine prochaine"

Gaston pose sur la table son sac à dos et change de vêtements, ceux ci ayant été souillés par les chutes.

Toute la famille se met à table pour dîner. Gaston questionne ses enfants sur le déroulement de la journée dans leur école. Après cela, il raconte son accident à son épouse, et, comme c'est quelqu'un de très précis, il abonde en multiples détails. Sa femme l'écoute d'une oreille, elle n'a aucune raison de s'inquiéter car son homme est fidèle. La soirée continue jusqu'au coucher de la famille.

Le lendemain matin, la femme de Gaston se lève de bonne heure pour préparer les enfants à l'école. Elle en profite pour ranger le sac à dos resté par terre. En le manipulant, un petit papier griffonné s'échappe: un numéro de portable...

Dès que Gaston se lève, elle lui dit:

"Tiens il y avait un numéro de téléphone dans le sac, connais tu cet abonné ?".

"Absolument pas !" dit-il en lisant le papier, "Tu sais, à l'hôpital, ils ont fouillé le sac pour trouver mes papiers d'identité".

"On verra bien si on est appelés" répond l'épouse.

 

Quelques jours plus tard:

 

Le dimanche suivant, comme tous les dimanches, Gaston a pour habitude d'aller chercher son pain à pied, à la boulangerie du quartier. En chemin, fortuitement, alors qu'il chantonnait dans la rue, derrière lui une voix crie:

"Gaston".

Il se retourne et reconnait la jeune femme témoin de son accident. Il s'arrête et l'attends. Légèrement essoufflée Simone lui dit:

"Bonjour Gaston, comment allez vous depuis votre accident de la semaine dernière ?".

"Ca va bien merci; et je voudrais encore une fois vous remercier pour votre aide", puis il ajoute alors qu'ils s'étaient remis en marche ensemble:

"Vous m'avez certainement sauvé la vie, votre geste restera gravé dans ma mémoire".

Il continue, se souvenant du petit papier:

"Dites moi, mon épouse a trouvé un papier griffonné avec un numéro de portable, serait-ce le vôtre par hasard ?".

Le visage de Simone rougit subitement, elle baisse la tête et bredouille:

"Oui, Oui...je me disais...qu'en cas de...problème sur des déclarations...vous auriez pu me contacter..."

Gaston comprend alors que cette femme est traversée d'un sentiment amoureux envers lui.

Un grand trouble émotionnel le travers subitement. Il bredouille, lui aussi:

Vous allez...peut être...à la boulangerie ?".

"Oui" repondit-elle.

"Et bien, je vous propose de faire le chemin ensemble, voulez vous ?".

"D'accord !".

Ils s'éloingnent, mais soudain une averse les arrose; Gaston, prévoyant, sort son parapluie. Il propose à Simone de l'abriter. Elle accepte. Ils continuent le chemin l'un près de l'autre, sous le parapluie providentiel.

 

Epilogue:

 

Etait ce le début d'une romance ?

 

 

Gégé.

 

Note de l'auteur:

Comment cette histoire évoluera ? Chaque lecteur imaginera la suite selon ses inspirations.

 

[Cette histoire pourrait être le scénario d'un court métrage. Si des personnes seraient intéressées par ce projet, prière de contacter l'auteur ]

 

 

 


11/08/2020
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