chemins et chansons de gégé

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Rose


Rose:

Par une belle après midi d'été, je me promenais, en solitaire, dans une grande forêt domaniale. Je marchais doucement pour profiter pleinement de cette généreuse nature. Les rayons de soleil formaient un bien joli ballet au travers des arbres aux feuilles multicolores. Un léger vent animait cette flore. De nombreux chants d'oiseaux, si différents, se mêlaient pour créer cette symphonie pastorale. et moi, seul dans cet univers idyllique, je flânais à l'écoute de tous ces sons. J'avais l'impression, ou alors était-ce mon imagination, que les oiseaux se regroupaient sur mon passage pour m'exécuter une sérénade. Bref, j'étais le plus heureux des hommes, et, rien ne me laissait penser que cela pouvait s'arrêter. Rien, et pourtant, le chant des oiseaux diminua et s'arrêta, au moment même où je ressentis des vibrations dans le sol.

Ce sol, pourtant voluptueux sous mes pas. je me retournai et vis au loin un cheval au galop, dirigé par un frêle cavalier. Devant la volocité de cette monture, je décidai de me ranger pour leur laisser libre le chemin. Finalement, il ralentit et je sentis le cheval accompagner mes pas. Je m'arrêtai et, ô surprise, je découvris l'équipage: un magnifique cheval noir mené par une cavalière. En effet, celle ci arborait, dépassant de sa bombe, une longue chevelure blonde; elle était habillée d'une tenue couleur verte nature, et chaussée de grandes bottes de cuir qui lui sculptait les mollets. Très troublé par cette délicieuse femme, je lui bredouillai:

"Joli cheval ?" Elle s'exclaffa:

"C'est une jument" puis précisa "Elle s'appelle Rose"; à cet instant la bête hocha la tête. Il y avait visiblement de la complicité entre ces deux là.

Conscient de ma grossière erreur, je m'excusai péniblement. La cavalière, voyant mon embarras me dit:

"Avez-vous déjà pratiqué l'équitation ?"

"Non" lui répondis-je. "Une fois, sur un âne, qui n'avait rien trouver de mieix que de me jeter à terre"

La jeune femme éclata de rire, je ne pouvais que la pardonner tant je pouvais être ridicule. Nous continuions à marcher de concert, tout en poursuivant notre conversation à bâtons rompus. Quelques pas plus loin, elle se pencha vers moi et me dit:

"Vous semblez fatigué, êtes-vous perdu ?"

"Non, je connais bien cette forêt, mais j'avoue avoir un peu présumé de mes forces"

"Je vous propose de profiter de ma monture, faire du blablahorse si on peut dire"

"Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse, mais Rose le veut-elle bien ?"

Rose se mit à hennir, signifiant son accord.

La cavalière descendit de sa selle, pour m'aider à mon installation, et remonta devant moi, saisit les rênes, tapota légèrement la jument au garrot.

Finalement, je trouvais cette première leçon d'équitation fort agréable. Il est vrai qu'observer la nature de cette hauteur change notre vision par rapport à la pratique au sol. L'animal fort docile trottait lentement pour ne pas nous incommoder, mais aussi certainement parce que nous lui pesions sur son dos. Rose eut l'intelligence de ne pas passer sous les branches trop basses des arbres qui auraient pu nous déstabiliser.

Cependant, nous allions sortir de la forêt, et traverser des prairies. Et, c'est à ce moment que la jument se mit au galop, à ma grande surprise. J'indiquais à la cavalière que je n'étais pas trop rassuré.

"Tenez moi par la taille" me dit-elle, "et, n'ayez pas peur, Rose connaît ces prairies.

Mes deux bras enserrèrent la taille de la jeune femme, et ma joue se colla à son dos, ses cheveux m'éffleuraient par la vitesse. Les sauts de l'animal animèrent sa poitrine qui rasait mes mains; j'en étais gêné et je lui dis:

"Excuser moi Mademoiselle...", sa réponse arriva aussitôt:

"Jacinthe, mon prénom; je vais faire ralentir l'allure".

Nous continuions le chemin. Un peu plus tard, la jument s'arrêta net devant une rivière à faible débit.

"Elle ne va pas traverser, il faut faire demi-tour" dis-je.

"Ne vous inquiétez pas, il y a un gué"

Rose traversa, d'un pas assuré, la rivière; mais, ce bougre d'animal trouva plaisant de nous éclabousser à grands coups de queue dans l'eau.

Arrivée sur l'autre rive, Jacinthe décida d'arrêter la jument pour qu'elle puisse se désaltérer. Nous avons mis pieds à terre, et laissé l'animal reprendre des forces.

Jacinthe séposa la matelassure de la selle et la posa au sol, puis s'assit dessus. Elle me demanda de la rejoindre, ce que je fis. Nous avons entamé une discussion où, tour à tour, chacun parlait de ses passions, de ses envies et de son histoire. Je n'ai pas appris grand chose de la demoiselle, elle est restée très discrète sur sa vie, pourtant, elle était intéressante et passionnée.

Ensuite, elle s'allongea sur la couverture, et ferma ses yeux à cause du soleil. Sa main chercha la mienne; je me penchais au dessus d'elle: elle me sourit. Toutes tremblantes, mes mains se faufilèrent sous son corsage encore humide des bêtises de Rose. Son corps se mit à vibrer en même temps qu'un petit sourire entrebaîllait ses lèvres. Comme un pianiste, dont le clavier serait le corps de cette femme, je tapotais légèrement mes doigts sur sa peau. Ce corps-clavier répondait à la frappe et entrait en résonnance. Quel délice !

Ses seins se gonflaient au rythme de son coeur qui s'accélérait. Le bassin de Jacinthe se souleva brutalement, elle ne le contrôlait plus, ses mains empoignèrent les miennes pour leur faire découvrir d'autres sensibilités. Délicatement je continuais de la dévêtir. Un rayon de soleil marqua malicieusement la symétrie de la demoiselle.

[...]

Nous avons repris nos places sur le dos de l'animal, légèrement mouillés, et avons regagné le village où nous nous sommes séparés, n'oubliant pas pour moi de remercier chaleureusement Jacinthe et Rose.

Je ne sais pourquoi, mais, au marché du village, le samedi matin, il m'arrivait de rencontrer Jacinthe, accompagnée de deux enfants en bas âge. Je la saluais poliment; en retour elle me faisais une oeillade puis disparaissait....

 

Gégé.

(Le début de cette histoire est véridique, sauf que l'équipage ne s'est pas arrêté après m'avoir doublé; la suite est purement romanesque)

 

 


17/12/2020
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